top of page

Snapchat : acteur au cœur de la personnalisation des messages ?

  • Photo du rédacteur: Marie Davy
    Marie Davy
  • 26 mars 2020
  • 3 min de lecture

Dès son lancement en 2011, Snapchat bouleverse les codes de la communication en ligne. Avec lui, on est passé de l’écrit à l’audiovisuel, du figé à l’éphémère, avec des photos et des vidéos qui disparaissent une fois qu’on les a vues. Comme Twitter et ses messages contraints en nombre de caractères, Snapchat a limité ses vidéos à 10 secondes, puis la limite a disparu. Aujourd’hui, j’aimerais m’intéresser à la manière dont Snapchat a boosté l’évolution des émoticônes et autres symboles qui sont apparus dans notre langage numérique.


Tout d’abord, et au-delà de Snapchat, les emojis ont permis de remplacer la ponctuation par des émotions. Le rire, les pleurs, la colère. Ces petits symboles jaunes complètent l’information véhiculée par nos messages. Puis on s’est rendu compte qu’il était dommage d’uniformiser toutes ces émotions personnelles en les figeant sur un seul visage, rond et jaune, alors que des millions de personnes uniques les utilisaient quotidiennement. Sont apparus en 2015 sur Apple des emojis blancs, halés, noirs, des hommes, des femmes, des enfants, des familles homoparentales, des corps en mouvement, différents sports, différentes activités, etc. Le but étant de se rapprocher au mieux de la réalité. Mais encore, les traits uniformisent les individus. La forme du smiley s’est imposée au monde entier et suit le “path dependence” de Paul Pierson.


(Emojis Apple)

(bitmojis)

En 2016, c’est donc le bitmoji qui a fait surface. A travers différents choix, formes du visage, morphologie, couleurs des yeux, des cheveux, style vestimentaire, etc., chacun peut créer le bitmoji qui lui ressemble. Chacun est maître de son avatar et le personnalise. Ensuite, ce dernier permet d'illustrer nos émotions et nos états d'esprit à travers différentes situations et grâce à un éventail d'expressions et de mimiques. Mais bien sûr, au même titre que les sims, ses avatars sont contraints par des choix limités et une patte graphique. Ils sont personnalisés mais sont-ils vraiment ressemblants ? De plus, à l’instar des filtres qui permettent de lisser et de modifier les traits des utilisateurs sur Snapchat, et auxquelles certains veulent ressembler, les bitmojis imitent certains codes de beauté et chacun est libre de créer l’avatar auquel il voudrait ressembler plutôt que celui qui se rapproche le plus de lui. A nouveau, on retrouve une forme d'homogénéisation.



Enfin, j’ai découvert récemment le nouvel outil ludique disponible sur Snapchat : Caméo ! Il s’agit de prendre son portrait en photo, puis la plateforme met notre visage en scène à travers des vidéos. Les lèvres et les yeux bougent, le corps est en mouvement et donne un effet de réel. On peut choisir parmi plusieurs vidéos et notre portrait s’insère à la place du visage du personnage. Cela permet de personnaliser un maximum les symboles que l’on envoie car une représentation photographique de notre visage entre dans le cadre. Cependant, on trouve de nouveau une forme d’uniformité dans le sens où tous ces visages vont s’incorporer sur les mêmes vidéos créées par Caméo. Si le visage est unique, les mises en scènes : corps, tenues, décor, mouvements sont les mêmes.


Ainsi, on peut se demander si la solution pour plus de personnalisation n’est pas de prendre soi-même des vidéos, comme le veut l’usage de base de Snapchat. Mais même dans ce cas là, on retrouve des comportements homogènes comme avec Tik Tok, où chacun reprend les mêmes challenges et les mêmes chorégraphies à travers le monde… Et parfois, on en oublie les significations, comme ça a été le cas avec le challenge du Crip-Walk...



Comentarios


  • facebook
  • linkedin
  • generic-social-link

©2018 by Marie Davy

bottom of page