Sans médias, pas d'événement
- Marie Davy
- 8 déc. 2018
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 mars 2019
L'événement qui se produit réellement et la représentation que proposent les médias sont différents.
Déjà deux week-ends que ma mère m'envoie un SMS pour m'alerter : "Ne sors pas de chez toi. C'est le bordel à Paris." J'ouvre ma fenêtre, rien d'anormal. Le bourdonnement permanent des taxis, les sirènes des ambulanciers et les murmures des passants sifflent dans mes oreilles une mélodie familière.
A la télévision, les termes "gilets jaunes", "guerre civile", "révolution" et "anarchie" vont bon train. Ils sont sur les bouches de tous mes amis. L'écho des images se répercute dans le quotidien. La tension monte, le climat s'engorge de tensions.
Mais voilà la question que je me pose : la réalité est-elle aussi rocambolesque ?

Les internautes sont persuadés que Paris est en flamme, mais Paris est grande, et elle tient bon. Les médias rapportent les faits qui ont lieu sur le chemin des manifestants, ils partagent l'information en boucle et donnent l'impression que la violence est omniprésente.
A la télévision, le temps s'arrête et la scène se prolonge à l'infini. Le montage prend le pouvoir sur la notion d'espace et de temps. L'événement dans les médias semble donc bien plus long, interminable, et oppressant. Les images les plus choquantes sont choisies et un véritable reality show en plusieurs épisodes défile.
Mais non, maman, je ne suis pas en danger à Paris. Mes déplacements sont limités, à un moment précis, dans des endroits spécifiques. Mais les événements ne terrassent pas la ville, ils s'imposent dans les médias et écrasent tout sujet, comme par exemple la marche pour le climat.
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