Où sont passées les frontières entre Culture et Divertissement ?
- Marie Davy
- 2 févr. 2019
- 2 min de lecture
Ce court billet s'efforcera d'analyser la relation qu'entretiennent les artistes avec les programmes de divertissement.
Souvent opposés, il me semble que la Culture et le Divertissement soient très liés dans notre société.
Comme pour l'article sur Le Phoenix publicitaire, j'ai été inspirée par les contenus proposés par McFly et Carlito sur leur chaîne Youtube, et particulièrement par les apparitions régulières de BigFlo et Oli, deux frères connus en tant que rappeurs. En effet, ces deux célébrités (ils ne sont pas les seuls), participent aux vidéos des amis youtubers, ils jouent à des jeux et n'interviennent pas en tant qu'artistes mais en tant que "producteurs de rire". Ils créent le divertissement et ne parlent pas toujours de leurs productions artistiques. Ces vidéos peuvent durer 30 minutes durant lesquelles 2 minutes à peine seront consacrées à la promotion de leur album, du moins officiellement.
Les propos de Berkeley comme quoi "être, c'est être perçu" résonnent dans ces apparitions médiatiques. D'après moi, si BigFlo et Oli ne vendent pas directement leurs œuvres, ils se vendent eux en tant qu'artistes. Ils sont en représentation au sein du contenu médiatique. Le but : exister via le contenu. Dans le cas de BigFlo et Oli, cette stratégie paraît efficace. Ils touchent un public jeune et créent une image sympathique auprès des internautes. Finalement, peu importe si leur dernier morceau nous plait, car ils nous plaisent. On tombe sous le charme de l'artiste par sa personnalité et sa capacité à nous divertir plutôt que par le contenu artistique proposé par ce dernier. Je pense que nous pouvons parler d’œuvres artistiques commerciales étant donné que les artistes utilisent les mêmes méthodes que les professionnels du marketing pour promouvoir leurs produits (cf. Le Phoenix publicitaire).

Mais ce dispositif ne s'observe pas que sur Youtube. Par exemple, l'émission Burger Quizz (sur TMC), voit défiler de nombreux invités : Marina Fois, Pierre Niney, Benjamin Biolay, Gerard Darmon, Leila Bekhti, etc. La plupart du temps, les artistes ne font pas écho à leurs films ou à leurs musiques, et pourtant, ils sont présents sur le plateau. L'émission est la représentation ultime du divertissement : jeu télévisé, jeux de mots, décor particulier et blagues à gogo ! Les artistes sont là pour faire rire le public et non pour promouvoir leur activité. Mais indirectement, ils augmentent leur capital sympathie et les téléspectateurs, conquis par la personnalité de l'artiste, vont s'intéresser à ses œuvres par la suite.
Selon vous et en prenant compte de la dimension commerciale et concurrentielle qui s'impose aux artistes contemporains, vaut-il mieux promouvoir l'oeuvre ou l'artiste ?
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