Jamais seul, jamais accompagné
- Marie Davy
- 20 déc. 2018
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 mai 2020
Chose promise, chose due ! Suite au précédent article sur la psychologie des réseaux sociaux, laissez-moi vous parler de l'effet d'exclusion lié à ces plateformes.
Quand on pense à Facebook, on se dit toujours : "Super, trop génial, je peux rester en relation avec mes amis, même quand ils sont loin !". C'est vrai, c'est très vrai même. Mais le chemin est semé d'effets pervers...
Tout d'abord, passons rapidement sur l'effet zombie dans les transports. Vous savez, toutes ces personnes dont le regard cerné se trouve absorbé par la lumière bleue du téléphone ?Ces individus qui ne perçoivent plus le monde autour d'eux et qui préfèrent vivre connectés ? Ils ne sont pas seuls puisqu'ils communiquent en permanence. Mais dans le monde réel, dans ce métro bondé, n'échangent-ils ne serait-ce qu'un sourire ou un regard ? Non.
Dernièrement, j'ai pris l'habitude de communiquer en permanence avec mes meilleures amies. Elles vivent loin et nous controns la distance par des messages vocaux et des snaps vidéos à gogo. L'occasion de se raconter anecdotes et ragots.
Je me suis récemment fait la réflexion suivante : nous n'avons jamais été aussi connectés qu'avant, mais nous sentons-nous plus entourés ?
En effet, bien que les voix et les rires de mes amies habitent mon studio parisien, ne suis-je pas toujours seule dans l'appartement ?
Mon propos est le suivant : nous n'avons jamais établi autant de relations avec les autres, car de nombreux outils nous permettent de correspondre en permanence. Mais le contraste avec la réalité semble d'autant plus fort.
Physiquement, dans l'espace E et le temps T, personne ne rigole avec moi sur le canapé, c'est à l'écran que je m'adresse directement. A mes amies indirectement.

Comme j'aime aller dans les extrêmes, essayons d'imaginer l'évolution de notre société : des relations et des contacts de plus en plus virtuels et plus besoin de retrouver autrui en chair et en os. D'ailleurs, pourquoi prendre le risque d'être contaminé par les microbes des autres quand nous pouvons rester confortablement chez nous ? Pourquoi prendre la peine de s'habiller et de se parfumer quand on peut garder son pyjama ? Je pousse les hypothèse à l'extrême mais cet avenir semble possible. Ces dernières pensées m'ont été inspirées par le film Clones, avec Bruce Willis, dans lequel des robots à l'apparence humaine et commandés à distance, permettent aux protagonistes de vivre par procuration, sans quitter le confort et la sécurité de leur domicile.
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